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     Historique du bateau

 

Du Dieu "Vulcain" qui entretient les volcans, le SS Vulcania a tiré son nom, car dans ses entrailles couve un puissant feu de charbon.

L'idée est venue, de construire un petit "remorqueur" à  vapeur, de la passion que j'ai pour le feu et les belles mécaniques à  vapeur.

En effet, ce sont des engins d'un autre siècle, mais tellement vivants par rapport aux moteurs à explosion !

Il faut être passionné à notre époque de stress; avec la vapeur il faut prendre son temps, ne pas avoir peur de se salir les mains et connaître la mécanique et la chauffe....

La coque du Vulcania a été construite en 1980 en Hollande sur un dessin élaboré par moi-même. Elle faisait alors 10.0m de long. sur 2.80m. de large.

Une première machine Mills Compound de 8 CV venait d'Angleterre et la chaudière a été construite près de Genève.

Après une année de travaux par mes soins, la mise à l'eau fut faite le 3 Juin 1981 à  17h00 et la première chauffe nous donna toutes satisfactions.

Un baptême traditionnel eut lieu le 21 juin 1981

En 1984, notre machine anglaise donnait des signes de faiblesses car le bateau était un peu lourd pour sa puissance. Nous avons alors acheté chez un ami une machine Escher Wyss de 25 CV de 1906 qu'il conservait religieusement dans son appartement.....

14 ans passèrent à  naviguer sur notre bleu Léman et un jour nous  avons fait une excursion de 6 semaines sur les Canaux du Centre et de Bourgogne en France ce qui nous a beaucoup plu.

Nous avons alors décidé de couper notre unité et de l'agrandir de 1.40m. pour être plus à  l'aise.

Ceci nous a permis en l'année 2000 de repartir par le Rhin et la Meuse pour 3 mois afin de participer à  une grande fête de la vapeur à  Dordrecht en Hollande.


Inauguration d'un "CALLIOPE" en Mai 2003

 

MUSIQUE à VAPEUR SUR LA LAC LEMAN........

 

Ce 24 Mai 2003, une foule d'amis et d'amateurs se presse sur les bords du Vieux Rhône pour assister à  une grande première:

L'inauguration du CALLIOPE du Vapeur VULCANIA.

La fête promet d'être belle et chaude en soleil et en vapeur ! ...

Mais, revenons 147 ans en arrière.....

Nous sommes le 4 Juillet 1856 près de Boston. Joshua Stoddart a tout lieu d'être heureux et excité: en effet, à  l'arrière de son train spécial est accroché un orgue à  vapeur appelé Calliope. Tous les passagers du train sont confortablement installés pour assister à  la première démonstration de ce puissant instrument de musique qui va résonner à  travers les collines du Massachusset. Le succès est formidable et ce sera là   le début du règne des calliopes.

Pour nous tous, aujourd'hui, rien n'a changé depuis Jo Stoddart, car cet instrument de fabrication artisanale est unique en Suisse et rare en Europe. La surprise sera donc totale.!.

A 12h32, après l'apéritif offert par la Municipalité et le discours De M. P-A Karlen, Syndic de Noville, P.-E.Croci demande à  Roger Badan, chauffeur du Vulcania, d'envoyer la vapeur. L'instrument est dévoilé et M. J.-J. Gramm (Conservateur du Musée Suisse de l'orgue) est prêt à  son clavier. Pendant un instant, le calliope, tel un monstre mythologique crache la vapeur de tous ses tubes, afin de se réchauffer la voix...

Enfin la musique puissante du menuet d'ouverture inonde le Vieux Rhône. Puis d'autres morceaux seront encore joués. Ensuite, accompagné des deux autres fiers vapeurs amis venus tout exprès pour la circonstance, la flotille promène les invités en musique

Quelle plaisir de voir "Asphodèle II" d'André et Odette Coudurier d'Aix les Bains, "l'Etoile Arcture" de Pascal et Anne-Emmanuelle De Crousaz, défiler de conserve avec notre Vulcania.

Puis à  15h15, nos trois bateaux embarquent le Comité VSD-ASV et partent à  l'assaut du grand large intercepter la Vapeur "La Suisse" dont le Commandant ébahi stoppe les machines: Fumées, Musique, Parade lui sont offertes. Puis après saluts réciproques, nous rentrons au Vieux Rhône.

La soirée se finira par un souper entre amis vaporistes dans le sympathique Club House mis à  notre disposition par le Chantier Naval Ries.

Le dimanche, le Comité se réunit pour sa séance, les chauffeurs... chauffent et la fête continue....

Quel beau Week-end, merci à  tous.

Inauguration du Calliope, article du Dampferzeitung  

 


Le Vulcania passe à la chauffe au mazout en 2016

Lancé le 21 juin 1981, le Vulcania a toujours chauffé au charbon et accessoirement au bois.

La première chaudière , fabriquée en France aux ateliers Chappaz avait un système à tubes de fumée du type Scotch à retour de flamme équipée de deux faisceaux de 21 tubes pour un volume d’eau à niveau moyen de 255 lts.
Production de vapeur : indiquée = 130 kg/h Réelle avec tirage forçé = 190 kg/h
La pression maxi , de 12 bars a été portée à 14 bars après retubage , calculs et approbation de l’ASIT.

La deuxième chaudière, Fabriquée en Suisse chez Balson AG a été installée en 2010, Elle est à tubes d’eau : avec 72 tubes , elle arrive à 9.5m2 de surface de chauffe.
Volume d’eau à niveau moyen : 67.3 lts
Production de vapeur : indiquée = 120 kg/h . Réelle avec tirage forçé et surchauffe = 200kg/h
Pression maxi = 14 Bars avec surchauffe de 20 à 30°

La consommation au charbon et bois :

Selon les différents livres de bord du VULCANIA, la consommation de charbon moyenne est de 2,5 KG/Km A noter que cette consommation peut varier considérablement suivant la qualité du charbon employé Pour la chauffe au bois : celle-ci n’a été possible qu’avec la chaudière Ball qui a un grand foyer. A ce jour le Vulcania a consommé 160 Tonnes de charbon depuis son lancement en 1981. La chauffe au bois n’est pas chiffrée précisément, vu les différentes sortes brûlées !

Pourquoi passer au Mazout ?

Au cours de toutes ces années , le VULCANIA a navigué sur toutes sortes de plans d’eau et rivières en Europe : le Lac Léman - le Lac des 4 Cantons - 2x les 3 lacs Morat, Neuchâtel, Bienne , jusqu’à Soleure - les canaux de France - Paris 3x - la Hollande (Dordt in Stoom) Monaco (baptême du SS Delphine ) etc , soit plus de 7000 KM !! ( en tenant compte de la chauffe au bois) En France , lors de notre dernier voyage en 2015 ( 1200 km et 407 écluses) l’approvisionnement en charbon a été excessivement difficile , en effet : Après avoir consommé les 1200kg de notre charbon pris à Villeneuve , nous n’avons trouvé en France que des boulets « défumés « !!! à env 1 euro le Kg : alors là , notre consommation a passé subitement de 2,5 à 3,5 Kg /Km … !!! ceci malgré l’adjonction de notre vieille huile de la machine ( sans cette huile … nous aurions peut-être bien fini notre périple à … la rame !!! ) Nous en étions réduits , comme « l’Henrietta » dans le tour du monde en 80 jours de Jules Verne , presque à brûler nos meubles pour avancer … ( en réalité , nous avons souvent sorti notre tronçonneuse à moteur pour abattre des arbres secs le long du canal !! ) Donc , trop c’est trop ! Alors, que faire ?

Première version :
L’idéal se situait dans un système de chauffe au mazout avec un gicleur à pulvérisation vapeur et air au démarrage.
Ce système présentait le grand intérêt de n’avoir besoin d’électricité que pour les électrovannes et l’allumage.


Vue de l’essai du brûleur à vapeur.

Après quelques essais grandeur nature , il a malheureusement fallu se rendre à l’évidence : Un brûleur de ce type , bien que paraissant parfait pour notre chaudière, présente quelques dangers d’utilisation , à savoir :
1- Réglage délicat à effectuer pour une installation ou la souplesse de débit est primordiale. La consommation doit varier entre 6 et 19 KG / H
2- Danger d’arrêt de la flamme et de redémarrage explosif après pulvérisation de mazout ( malgré la cellule photoélectrique et l’électrovanne )
En résumé , ce système serait idéal pour une chauffe linéaire, sans variation de débit.

Deuxième version
En définitive, comme on le dit souvent : " il ne faut pas vouloir réinventer l’eau chaude !! " Donc, nous avons décidé de revenir à un brûleur domestique traditionnel, mais, s’il y ressemble, il en est en fait très différent. Et c’est là qu’intervient notre Ami Claude Mottier : (grand spécialiste de la chauffe industrielle etc,etc ).

Resultat :
Installation d’un brûleur ordinaire totalement repensé alliant simplicité d’emploi , de réglage , et d’entretien. ( conditions primordiales sur un bateau ) Base : Cuenod à 2 allures soit : 1re allure = 6.5 KG/H et 2me allure = 18.5 KG/H La consommation électrique est de 340 W en 220V Hormis les sécurités internes du brûleur , un pressostat réglable est installé , ainsi qu’un thermostat dans les gaz de cheminée , réglé à 500° (sécurité ultime).


Vue de la façade de chaudière Noter : la commande manuelle des allure ( interrupteurs rouge et vert ) permettant de rester sur une allure ou de passer en automatique

Alimentation électrique
L’énergie électrique est produite en 220V par un convertisseur de 1000 W à partir de 2 batteries au Lithium Ferro-Phosphate de 100 A chacune en 12V. En marche, un alternateur spécial 12V x 50A à aimants permanents pour éolienne et fonctionnant à bas régime (450/600 tours/min) maintient et recharge largement les batteries .



Alternateur 12 V / 50Amp avec interrupteur de sécurité et ventilateur auxiliaire

sécurité électrique :
Un petit groupe électrogène Honda W 650 est toujours prêt à démarrer en cas de problèmes. (on n’a en effet pas droit à la panne en cas de tempête !!!)

Réservoir à mazout :
4 réservoirs en inox ont été installés pour un volume total de 590 Lts.

Bilan de l'exercice

Après 3 mois de travaux , de réglages et d’adaptations diverses on peut dire ceci :

1.- Les 2 allures du brûleur correspondent parfaitement à l’utilisation normale de la machine : en effet , la petite allure est idéale pour la pêche à la traine , tandis que , La grande correspond à une marche à régime maxi : ce qui permet d’éviter des arrêts-départs , donc de garantir un fonctionnement excessivement fiable.

2.- La combustion est excellente , surtout en 2me allure ou nous atteignons le rendement "low Nox" (flamme bleue sans aucune fumée )

3.- Petit point très important à gérer : en effet, notre chaudière, dans sa version charbon fonctionnait avec un souffleur dans le cheminée = en dépression Avec le brûleur : attention , nous passons en surpression des gaz dans le foyer, ce qui nous oblige à contrôler l’étanchéité de toutes le plaques de contrôle etc.

4.- Et enfin, bien sûr, certains esprits "puristes" ( les mêmes qui ne veulent plus des centrales thermiques au charbon !! ) vont vous dire : dommage , nous aimions bien l’odeur du charbon !

5.- En résumé : Excellente opération, en effet on ose maintenant mettre en chauffe dans les ports sans craindre de salir les voisins !

Par contre , seul regret …. C’est foutu pour les cervelas à la Vulcania !!!

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